Le
contrat de professionnalisation
La loi (n°2004-391)
du 4 mai 2004, relative à la formation professionnelle
continue, crée le contrat de professionnalisation.
Il est conçu pour répondre aux difficultés
d'insertion professionnelle des jeunes sortis du système
scolaire sans qualification ou faciliter la réinsertion
des personnes déjà engagées dans la vie
professionnelle, par l'acquisition de compétences recherchées
sur le marché de l'emploi, à court et moyen
terme.
Le contrat de professionnalisation remplace à compter
du 1er octobre 2004 les contrats de qualification (jeune ou
adulte), d'adaptation et d'orientation existants. Il devient
l'unique contrat de formation en alternance bénéficiant
d'une exonération de cotisations sociales.
Les bénéficiaires
Tous les employeurs du secteur marchand et non-marchand
sont concernés à l’exception de l’Etat,
des collectivités territoriales et de leurs établissement
public à caractère administratif. Les entreprises
de travail temporaire peuvent embaucher dans le cadre de ce
contrat.
Le contrat de professionnalisation s’adresse aux salariés
de 16 à 25 ans révolus qui peuvent par ce biais
compléter leur formation initiale. Il est également
ouvert aux demandeurs d’emploi âgés de
26 ans et plus.
La nature du contrat
Le contrat de professionnalisation associe:
- des enseignements généraux, professionnels
et technologiques dispensés dans des organismes publics,
ou privés de formation, ou par l'entreprise lorsqu'elle
dispose d'un service de formation
- l'acquisition d'un savoir-faire par l'exercice en entreprise
d'une ou plusieurs activités professionnelles en relation
avec les qualifications recherchées
Durée et forme
Le contrat de professionnalisation est obligatoirement
établi par écrit, un exemplaire devant être
déposé à la direction départementale
du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle
(DDTEFP)
Il peut prendre la forme d'un contrat à durée
déterminée (CDD) ou à durée indéterminée
(CDI).
Dans ces deux hypothèses l’action de professionnalisation
est d’une durée minimale comprise entre 6 et
12 mois. Cette durée peut être allongée
jusqu’à 24 mois notamment pour les personnes
sorties du système éducatif sans qualification
professionnelle ou lorsque la nature des qualifications visées
l’exige.
Les CDD peuvent être renouvelés une fois si
le bénéficiaire n'a pu obtenir la qualification
envisagée pour cause d'échec aux épreuves
d'évaluation de la formation suivie, de maternité,
de maladie, d'accident du travail ou de défaillance
de l'organisme de formation.
Statut du salarié
Le salarié en contrat de professionnalisation
bénéficie des mêmes droits que les autres
salariés de l'entreprise, dans la mesure où
ces droits ne sont pas incompatibles avec les exigences de
la formation.
La durée du travail, qui comprend le temps de formation,
ne peut excéder la durée hebdomadaire pratiquée
dans l'entreprise ni plus de 10 heures quotidienne.
Le contrat de travail ne peut pas prévoir de clause
de dédit formation (clause obligeant le salarié
à rembourser les frais de formation engagés
par l'entreprise en cas de rupture du contrat de travail).
Rémunération
Sauf dispositions contractuelles ou conventionnelles plus
favorables, la loi impose une rémunération minimale,
calculée en pourcentage du SMIC. Variable selon l'âge
et le cas échéant, le niveau de qualification
du bénéficiaire cette rémunération
minimale s'applique pendant la durée du CDD ou de l'action
de professionnalisation, dans le cas d'un CDI.
Niveau de
formation ou de la qualification
|
Age |
Formation
ou qualification de base ou demandeur d'emploi |
Au
moins égale à celle d'un baccalauréat professionnel
ou d'un titre ou diplôme à finalité professionnelle
de même niveau |
Moins
de 21 ans |
55%
du SMIC |
65%
du SMIC |
21
ans et plus |
70%
du SMIC |
80%
du SMIC |
26
ans et plus |
SMIC
ou 85% de la rémunération minimale conventionnelle
ordinaire |
SMIC
ou 85% de la rémunération minimale conventionnelle
ordinaire |
Déductibilité du salaire des avantages en
nature
Les avantages en nature peuvent être déduits
du salaire à hauteur de 75 % des déductions
autorisées pour les autres salariés de l'entreprise.
Cependant, le montant de ces déductions ne peut pas
excéder les trois quarts de la rémunération
mensuelle versée au titulaire du contrat.
Un taux de déduction des avantages en nature moins
élevé peut être fixé par convention
collective ou par le contrat de travail.
Aide de l'état
Réservée à l'embauche de jeunes
de moins de 26 ans ou de demandeurs d'emploi de 45 ans et
plus, elle consiste en l'exonération des cotisations
patronales dues au titre :
- des assurances sociales,
- des accidents du travail et des maladies professionnelles,
- et des allocation familiales.
Elle est appliquée pendant la durée du contrat
(CDD), ou de la période professionnalisation (CDI).
Ces exonérations sont plafonnées à la
partie de la rémunération équivalente
au montant du SMIC mensuel.
Formation
Les actions de formation recouvrent :
- les actions d'évaluation et d'accompagnement,
- les enseignements généraux,
- les enseignements professionnels,
- et les enseignements technologiques.
Elles sont réalisées par l'entreprise, si celle-ci
dispose d'un service de formation, ou par un organisme de
formation.
Le temps consacré à ces actions et enseignements
ne peut être inférieur à 150 heures. Il
doit en outre représenter entre 15 et 25 % de la durée
totale du CDD ou de la période de professionnalisation,
dans le cas d'un CDI.
Tutorat
Un tuteur peut être choisi par l'employeur parmi
les salariés qualifiés, sous réserve
que cette personne soit volontaire et qu'elle justifie d'une
expérience professionnelle d'au moins deux ans. L'employeur
qui satisfait à ces critères de qualification
et d'expérience peut lui-même exercer la fonction.
Le rôle du tuteur est d'accueillir, d'aider, d'informer
et de guider le bénéficiaire du contrat pendant
la période de professionnalisation, et de veiller au
respect de son emploi du temps. Il assure également
une fonction de relais auprès de l'organisme de formation
et participe à l'évaluation du suivi de la formation.
La fonction de tuteur est limitée au suivi de trois
personnes s'il s'agit d'un salarié, de deux personnes
s'il s'agit de l'employeur.
Loi (n°2004-391)
du 4 mai 2004
Lettre-circulaire
Acoss du 29 juin 2004 (n°2004-109)
Décret (n°2004-968)
du 13 septembre 2004
Contrat
de professionnalisation : Cerfa n°12434*01
CES
et CEC modifiés
Un Décret n° 2004-816 en date du 18 août
2004 du ministère de l'Emploi, du Travail et de la
Cohésion sociale porte modification du décret
n° 90-105 du 30 janvier 1990 relatif aux contrats emploi-solidarité.
Ces nouvelles dispositions modifient le niveau de prise en
charge par l’État. Elle est égale à
80 % si le contrat concerne une personne employée par
un organisme de droit privé à but non lucratif.
Elle peut être portée à 95 %, après
avis du conseil départemental de l'insertion, pour
les organismes d’insertion par l’activité
économique.
J.O n° 192 du 19 août 2004
Le
décret CES sur légifrance
Le
décret CEC sur Légifrance
Développement des services d'aide à la personne
: Jean-Louis Borloo veut créer 500 000 emplois.
Lors de l'émission «100 minutes pour convaincre»
sur France 2, le 23 septembre 2004, Jean-Louis Borloo, ministre
de la Cohésion sociale, a fait la promesse de créer
500.000 emplois dans les trois prochaines années par
le développement des «services d'aide à
la personne».
Jean-Louis Borloo affirme vouloir "révolutionner
en France, le service d'aide à la personne". Il
estime le retard français dans ce secteur de l'aide
aux personnes âgées et dépendantes, de
l'ordre de deux millions d'emplois.
Ainsi, il promet de soutenir massivement les associations
engagées dans ce secteur d'activité, dans lesquelles
il perçoit un «énorme gisement d'emplois».
Il a annoncé la présentation d'un «plan
de développement des services d'aide à la personne»
d'ici à la fin de l'année.
Emplois jeunes
Un décret du 18 juin 2003 a apporté diverses
modifications au dispositif des emplois jeunes. Notamment,
l’article 1 de ce décret prévoit que lorsque
le paiement de l'aide de l’Etat a été
suspendu pour une durée supérieure à
soixante jours à la suite d'une vacance du poste, une
demande de reprise doit être faite au préfet
qui vérifiera alors si les conditions d'exécution
de la convention à la date de la demande sont réunies.
Auparavant, la reprise du versement intervenait à la
demande de l’employeur auprès du CNASEA, et était
automatique dès lors que le nouveau bénéficiaire
du contrat répondait aux critères d’éligibilité
prévus par les textes.
Cette nouvelle disposition est commentée dans une circulaire
en date du 10 juillet de la DGEFP consultable sur le site
dédié aux emplois jeunes.
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